Comme la nuit précédente, L dort peu. La faute à la fièvre, bien sûr, mais maintenant qu'il accepte assez facilement le doliprane, aussi celle du déchaînement des pétards, dès minuit passé, puis de manière sporadique jusqu'à six heure du matin avant un nouveau pic. Cinq jours après le Nouvel An, c'est en effet la venue du dieu de la richesse, que nombre de Chinois semblent visiblement vouloir se concilier. Je ne sais s'ils y parviendront, mais la richesse des marchands de pétards et de feux d'artifice me semble assurée pour cette année au moins : ça pète de partout, y compris sous nos fenêtres.
Au problème du bruit s'ajoute le fait que L a une peur panique de ces pétards, au point de se réfugier en pleurant dans nos bras dès qu'une explosion est trop proche. Peur également au point que deux jours plus tôt, non contents de lui avoir griffonné au stylo un gri-gri protecteur sur le poignet, un oncle et la grand-mère de Q ont sérieusement envisagé le recours à une sorcière pour le "désenvoûter" de cette peur panique à laquelle ils attribuent son angine. Pour ma part, si je pense que les pétards n'ont rien arrangé (et surtout pas son sommeil), le passage en moins d'une journée de 0°C à plus de 20°C y est aussi sans doute pour quelque-chose.
Aujourd'hui, les parents de Q reçoivent de la famille. Ils ont mis en place une grande table circulaire dans le salon et sont très stressés pour s'activer à tout préparer. Comme il n'y a pas assez de place pour nous à table, nous passons l'essentiel du temps dans une pièce annexe où nous avalons un peu de riz et de plats avant d'envoyer L se reposer. Cette situation est un peu surréaliste, et j'aurais amplement préféré partir pour la journée, mais vu l'état du petit bonhomme, nous n'avons pas vraiment le choix.
Après une séance coiffeur dans une petite boutique du quartier (où Q n'en a que pour 100 元 pour shampooing, coupe, boucles et coiffure), nous nous rendons tous, avec les parents de Q, les oncles et les tantes des environs et les cousins de Wuxi venus tout spécialement... au restaurant (histoire de continuer sur notre lancée, car jamais deux banquets sans trois) ! Nous sommes invités par le frère de la maman de Q pour fêter un double anniversaire, dont celui d'une cousine de L que nous étions allés voir à la maternité le jour de sa naissance en 2010, en ayant même patienté dans le hall pendant l'accouchement (un aperçu des maternités chinoises qui vaudrait à lui seul le coup d'être raconté) ! Comme bien souvent de nos jours, les Chinois ont pris l'habitude de fêter leurs anniversaires "à l'occidentale", avec gâteau et bougies. En fait de gâteau, c'est le genre montagne de crème à l’anglo-saxonne, parfaitement immangeable, blanc et rose, servi en entrée au tout début du repas et "goûté" par nombre de convives... avec des baguettes !
À l'issue du festin, nous pensions initialement aller chanter en famille au karaoké, mais avec les courtes nuits précédentes, nous préférons rentrer nous reposer et avoir, L et nous, enfin une bonne vrai nuit de sommeil.
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