C'est notre dernier jour à Singapour. Nous sommes déjà très contents de tout ce que nous avons vu jusqu'ici, mais nous sommes déterminés à ne pas baisser le rythme pour cette 3ème journée : on ne vient pas ici tous les jours !

Ce matin, c'est petit déjeuner Mc Do à la maison. C'est apparemment une tradition dominicale chez nos amis, et les enfants y sont – sans grande surprise – très attachés. Il y a du reste beaucoup de choix, contrairement aux formules petit déjeuner que l'on peut y trouver en France (maïs, pancakes, omelette, etc.).

Notre premier objectif de la journée est le quartier de Little India. Finis les buildings de béton et d'acier et les somptueux parcs, place à quelque-chose de différent. Il fait extrêmement chaud, mais nous profitons de ce quartier où épices, tubes de Bollywood, temples hindous et mosquées se côtoient. Par change, la plupart des maisons ont un 1er étage plus avancé sur la rue que le RDC, et une sorte de galerie (souvent bien encombrée par le bric-à-brac vendu par les boutiques) court ainsi le long des bâtiments, offrant une ombre bienvenue.

Little India
Bienvenue à Little India !
Little India 2
Population, panneaux indicateurs... nous voilà effectivement en Inde !
Coursive ombragée
Ces coursives courent le long des bâtiments...
Little India 3
... et offrent une ombre appréciée
HLMs singapouriens
Si j'ai parlé de condominium de luxe, la majorité de la population de Singapour vit dans des barres d'immeuble de ce type

Nous parcourons Serangoon Road, le cœur de ce quartier, admirons les teintes vertes et jaunes de la mosquée Abdul Gaffoor (si 55% de la population d'origine indienne à Singapour pratique l'hindouisme, 26% sont musulmans, ce qui n'est pas surprenant si l'on considère que la plupart descendent des soldats indiens de l'armée britannique, établis dans la ville au 19ème siècle, avant donc l'indépendance de l'Inde (1947) et sa scission avec le Pakistan et le Bengladesh à majorité musulmane).

Mosquée Abdul Gaffoor
La mosquée Abdul Gaffoor

Nous gagnons ensuite le temple Sri Veeramakaliamman et son impressionnante façade sculptée. Nous approchons du bâtiment lorsqu'éclate un orage magnifique, qui nous laisse juste le temps de nous réfugier sous le porche. Il ne pleut pas longtemps, mais le temple est bondé et les chaussures laissées à l'extérieur sont trempées. Nous décidons de ne pas visiter l'intérieur, dont nous avons un assez bon aperçu de là où nous nous trouvons. Ce temple, dédié à Kali, a été construit grâce à des donations de la communauté, qui s'est ainsi cimentée autour de ce projet.

Temple Sri Veeramakaliamman
Le temple Sri Veeramakaliamman
Façade du temple
Détails de la façade

Notre seconde visite de la journée, c'est Chinatown. Nous débarquons sur Pagoda Street, une rue encombrée de souvenirs, et tombons nez à nez avec... un magasin Tintin ! Ceux qui le connaissent savent que j'adore les aventures du petit reporter à la houppette (en français, en anglais, et même en chinois). Nous allons forcément voir. Bien sûr, je suis au courant de l'attitude de la société Moulinsart, détentrice des droits de l’œuvre, connue pour ses positions inflexibles sur l'utilisation de l'image du héros, au point d'imposer des conditions draconiennes et exorbitantes aux fans, dans un souci de rentabilité maximum. Quel bonheur dans ce magasin, mais quels prix ! Nous n'achèterons qu'un petit souvenir, mais tout est tentant... au point que L, qui a vu les petites voitures, nous fait une crise mémorable (qu'il ne s'attende pas à ce que nous cédions, d'abord sur le principe, mais également parce qu'il a déjà reçu pleins de cadeaux, et que les prix exorbitants pratiqués n'incitent pas à lui acheter un objet purement décoratif qu'il cassera en 5 minutes).

Pagoda Street
Arrivée sur Pagoda Street

SH nous a recommandé un restaurant dans Pagoda Street, justement, et c'est donc la que nous déjeunons (chinois). La spécialité est la cuisson des aliments dans un petit wok encastré dans la table. Le poisson cuit ainsi n'est pas mauvais, et nous ajoutons au bouillon des légumes commandés séparément. En revanche, un plat de bambous sautés pris en supplément est immangeable : bien trop gras. L'addition est salée, comme il faut s'y attendre dans ce genre de rues touristiques. Je le regretterai un peu, d'autant qu'en revenant nous passons par la rue St Smith, celle de la nourriture, où nous aurions certainement trouvé meilleur à moindre coût.

Poisson au wok
Notre plat du jour...

Nous reprenons la visite avec le Bouddha Tooth Relic Temple (appelé ainsi car il renferme comme relique une dent du Bouddha). Ce bâtiment, impressionnant de modernité, est bâti dans un style inspiré de l'époque Tang. À l'intérieur, ce ne sont que dorures et éblouissement. C'est très différent de tout ce que j'ai pu voir jusqu'à présent dans un temple bouddhiste. L’opulence, le neuf (ouverture en 2007), un goût certain pour le bling-bling, tout cela me rappelle certains palais du parc du grand Bouddha de Lingshan, visité l'année dernière.

Détail amusant, des châles sont mis à disposition gratuitement pour couvrir les épaules des visiteuses, afin de respecter le caractère sacré du lieu. Cela me rappelle notre visite, il y a quelques années à l'Abbaye de Sénanque, par une chaleur torride (bien 40°C à l'ombre), dans laquelle nous n'avions pu rentrer, car évidemment habillés trop légèrement au goût des moines !

Statue
Si le bâtiment est de style chinois, on voit – notamment avec cette statue – qu'il est très récent
Intérieur 1
L'intérieur n'est que dorures
Intérieur 2
Des tables chargées d'offrandes
Bouddha

Au dernier étage, sur le toit, le Jardin des 10 000 Bouddhas, presque confidentiel, est un enchantement. Une coursive latérale façon cloître, un pavillon central et quatre parterres d'arbres et de plantes tropicales... il invite au calme et à la méditation, à l'inverse des pièces grouillantes de monde et surchargées de dorures des étages inférieurs.

Jardin
Le jardin, avec ses massifs de plantes et d'orchidées, est comme une oasis rafraîchissante au milieu de la foule
1 parmi 10 000
Si l'on parle de jardins des 10 000 Bouddhas, c'est qu'il y en a beaucoup...
500 parmi 10 000
Mais alors, vraiment...
10 000 Bouddhas
... beaucoup !

Nous reprenons le métro pour la dernière étape de notre journée de visite : les Gardens by the Bay, que nous n'avions pu voir le premier jour du fait de notre état de fatigue. Ce sont plus d'une centaine d'hectare (à terme, car les travaux ne sont pas totalement achevés) de jardins futuristes. Les Supertrees, arbres métalliques couverts de végétation et les deux serres géantes, respectivement dédiées aux plantes des déserts et à la forêt tropicale, sont les stars de ce parc magnifique, dominé par l'impressionnant Marina Bay Sands.

Gardens by the Bay
Gardens by the Bay
Marina Bay Sands 1
On accède aux jardins en passant sous l'impressionnant Marina Bay Sands
Supertrees 1
Voilà les Supertrees !

Nous empruntons l'OCBC Skyway, qui à 22m du sol nous offre un magnifique point de vue.

OCBC Skyway
L'OCBC Skyway, c'est cette passerelle en hauteur...
Interdictions
Comme partout à Singapour, tout ce qui est amusant y est explicitement interdit !
Supertrees 2
Un autre angle de vue sur les Supertrees...
Marina Bay Sands 2
... et sur le Marina Bay Sands

Nous n'aurons malheureusement pas le temps de visiter les serres (trop de queue, et nous avons une valise à boucler), ni tous les Heritage Gardens (malais, chinois, indien et colonial), nous contentant du premier du lot. Il faut bien garder de la matière pour de futures visites, non ?

Nous retraversons la moitié de Singapour en métro pour rentrer chez nos amis boucler nos valises. Nous mangeons avant de partir un délicieux repas préparé par leur Ayi, qui bien qu'indonésienne s'y entend plutôt bien avec la cuisine chinoise.

C'est le moment du départ. Nos amis nous conduisent en voiture à l'aéroport, car cela implique de traverser Singapour dans toute sa lngueur (~40 km tout de même !). Au moment de passer la porte, c'est bien sûr le drame : les deux garçons de SH veulent accompagner "L弟弟", qui de son côté est bien résolu à embarquer la trottinette du grand ! Après forces crises de larmes (il n'y a pas assez de place dans la voiture pour tout le monde), le grand vient sur les genoux de sa mère, et le petit est laissé – inconsolable – à la domestique...

À l'aéroport, nous faisons un rapide check-in puis admirons une installation artistique composée de gouttes cuivrées au ballet synchronisé hypnotisant qui compose vagues et figures.

Gouttes cuivrées synchronisées
Les gouttes se sont configurées ici pour représenter un avion au-dessus des nuages !
Toilettes femme
Qui a dit que seules les femmes ont le droit de s'éclater à changer les couches des petits ?
Toilettes homme
Ici, au moins, on prend la parité très au sérieux !

Le vol du retour se passe sans accroc : le personnel d'Air France est impressionnant de gentillesse, les repas sont bons, L a une place miraculeusement libre à côté de nous, ce qu'il fait qu'il dormira près de 9h sur les 14 que durera le vol, le système de loisir vidéo est clair et réactif (moderne, en un mot)... Après une belle crise de larmes durant la correspondance à CDG, L se calme une fois près d'un hublot dans l'avion pour Nantes et nous arrivons dans les temps. Une petite heure de tram et c'est le retour à la maison. L est ravi de revoir ses jouets, et à notre plus grand étonnement nous demande en franchissant la porte où est le chat !