Nous partons aujourd'hui en train pour Shanghai. Le cousin de Q nous emmène à la gare en voiture. Une fois de plus, je déploie mon "système D" pour que L ne se retrouve pas sans ceinture, ce qui laisse les Chinois perplexes : pourquoi s'attacher à l'arrière vu que ce n'est pas obligatoire ?

Avant de partir, j'ai passé vingt bonnes minutes à chercher frénétiquement les clés de Nantes, avant de réaliser qu'elles étaient précisément rangées au bon endroit ! Je loue ma prévoyance tout autant que je maudis ma mémoire défaillante ; plus de peur que de mal !

Dans le train, c'est un bazar sans nom. Deux filles, qui ne supportaient pas de voyager séparées, ont pris les places de passagers qui ont pris les nôtres, et qui nous renvoient vers des places qui se révèlent ne pas être les leurs ! Face au caractère inextricable de la situation et devant le refus des filles de bouger ou même de s'intéresser à ce qui se passe par leur faute, nous utilisons L comme argument pour reprendre nos places d'origine. Malgré tous nos efforts, le petit bonhomme refusera de dormir, sans doute échaudé par tout ce remue-ménage.

À l'aéroport/gare de Hongqiao, nous trouvons notre hôtel près du Terminal 1 d'où nous nous envolerons demain pour Hong-Kong. Rapidement installés, nous prenons le métro. Direction le jardin botanique de Shanghai (上海植物园 Shang4hai3 zhi2wu4 yuan2). J'y étais déjà allé en 2008 avec un ami alors que j'étudiais à Shanghai... le 1er mai ! Il y avait un monde fou. Cette fois, c'est différent : nous sommes en semaine, hors jour férié, et il n'y a presque personne. L'entrée est bon marché, surtout comparée à celle du parc que nous avions visité à Yangzhou (20 yuans par personne pour un accès réduit, 40 yuans pour la totalité du parc).

Malheureusement, nous n'avons que très peu de temps, car je souhaite revoir un ami d'université, avec qui nous avons rendez-vous à 17h ! À la gare du Sud, nous avalons à la hâte un sandwich KFC (on est pressé, donc je suppose qu'avaler à la hâte du fast food en fait un repas ultra rapide !) puis gagnons le parc où nous déambulons tranquillement, avec l'idée qu'il vaut mieux prendre le temps de voir une partie du parc seulement que courir pour tout voir sans en profiter du tout. L dort, et l'objectif initial de lui montrer des fleurs semble un peu compromis.

Composition florale
Une composition de fleurs et d'eau.
Statue
Une statue au cœur d'un jardin.
Pont et canal
Le parc contient de nombreux petits canaux reliés par ces ponts en dos d'âne.

Heureusement, le petit bonhomme se réveille juste au moment où nous traversons la roseraie, et se révèle tout de suite très intéressé. Il faut dire que c'est la bonne période, et que la roseraie est resplendissante. Je suis même obligé de tempérer ses ardeurs, car il se saisit de la première rose à sa portée et l'arrache d'un coup ! Un peu honteux, je cache dans ma poche les ravages du délit et me contente par la suite de lui montrer les fleurs à distance de sécurité.

Roseraie
Une vue de la roseraie.
Rose rouge

Par manque de temps, nous ne verrons ni les serres, ni les compositions florales, mais cette petite promenade au cœur de la verdure a été revigorante. On peine par moment à se souvenir qu'on est au beau milieu de Shanghai.

Saxophoniste
Un homme joue du saxophone sous une pergola.
Interdiction de manger le bambou
Oui, vous avez bien lu : il est interdit d'emporter les jeunes pousses de bambou pour les manger !

Retour à la réalité : nous prenons un taxi qui nous dépose à la station de métro de Hongqiao Lu. Nous passons ainsi à proximité de 徐家汇 Xu2jia1hui4, où j'ai habité, à travers des rues traversées chaque jour du temps de mon stage chez Air Liquide. Les choses n'ont finalement pas trop changé par ici.

Le métro nous dépose à la gare de Hongqiao où je retrouve G, un ami de l'université avec lequel je m'entends bien, et qui m'a énormément aidé à me dépêtrer des différents ennuis administratifs que j'ai pu y rencontrer. G est ces jours-ci en déplacement professionnel ; il accompagne des envoyés de son entreprise venus d'Europe ou des US pour faire le tour des fournisseurs. Il ne revient (quelques heures) à Shanghai que pour pouvoir nous voir. Du coup, nous ne nous éloignons pas de la gare, nous contentons de restauration rapide (c'est tout de même la deuxième fois aujourd'hui !) et discutons autour d'un thé/café.

Comme chaque fois que nous nous voyons, G trouve que mon chinois s'est amélioré, et il est vrai que nous avons de moins en moins recours à l'anglais pour nous comprendre. Pour autant, aussi heureux que je puisse être de voir mes efforts payer, je mesure l'ampleur de la tâche qu'il me reste à accomplir.

Vers 19h, L montrant des signes évidents de fatigue, nous mettons un terme à nos discussions, G reprend le train et nous regagnons notre hôtel.

Le coucher de L n'aura pas été sans poser de difficultés. Lors de la sélection de l'hôtel, nous nous étions assurés qu'il possédait un lit pour bébé et l'avions réservé par téléphone. À l'arrivée, vers 12h, cela avait été le coup de théâtre : la famille qui l'utilisait les jours précédents avait décidé de prolonger son séjour et il nous fallait nous en passer ! Pour nous, il n'en est pas question : L n'est pas habitué à dormir entre nous deux (comme le sont les bébés Chinois) et le lit de 80 cm que l'on nous a installé n'est bien sûr pas compatible avec sa propension à ramper frénétiquement dès qu'il en a l'occasion. À midi, Q avait mené la négociation de main de maitre, faisant preuve d'une admirable intransigeance, et leur avait intimé de trouver une solution pour le soir, un reclassement dans un autre hôtel n'étant envisageable qu'à confort équivalent, en restant près de l'aéroport, et bien sûr à condition de disposer de ce fameux lit bébé.

Finalement, un miracle s'est produit : à l'arrivée le soir, le lit bébé était là ! Nous avons compris qu'ils l'avaient acheté exprès, ce qui pour un hôtel de ce standing ne devait pas avoir significativement grevé leur budget. Malgré le lit, nous ne dormirons toutefois pas très bien, car L sera plusieurs fois réveillé par la toux de Q, fortement enrhumée.