Jardin botanique de Shanghai

Cet article fait partie de la série "Retour vers le futur".

La semaine dernière, j'ai profité du 1^er mai (férié en Chine comme en France) pour me changer un peu les idées. Pour ce faire, je me suis rendu en compagnie d'un ami au jardin botanique de Shanghai, suivant en cela les enthousiastes recommandations d'un étudiant Allemand que je croise occasionnellement. La période actuelle est particulièrement propice pour ce genre de visites, car c'est le printemps, et toutes les fleurs sont resplendissantes.

Au final, cela valait amplement le coup, et je ne peux me reprocher d'avoir perdu mon après-midi. J'ai également pris le bus en Chine pour la seconde fois de ma vie, et je dois dire que c'est extrêmement convivial. On se sent littéralement "proche" de son "prochain"... D'ordinaire, je préfère le métro, lequel n'échappe pas non plus à la congestion, il faut bien l'avouer.

Voici quelques photos de ce parc magnifique. La taille des clichés a été réduite afin de permettre leur affichage sur ce blog. Considérant également le caractère hoquetant de ma connexion Internet, c'est préférable de mon côté. Pour ceux qui liraient ce blog et qui ne seraient pas sur Shanghai en ce moment :p , suivez le guide !

Le jardin est en réalité un parc rectangulaire dont la taille fait approximativement 1,5 km sur 800 m. Inutile de dire que cela représente pas mal de fleurs et d'arbres. La Brigade des Jardiniers, comme je me plais à l'appeler, réalise un travail fantastique. C'est la Chine, et tout est démesuré, à commencer par le nombre d'employés occupés à choyer ces petits bijoux végétaux. De fait, le parc est impeccable, divisé en différentes aires ayant chacune leurs spécificité. Se déplacer sans se perdre n'est pas chose aisée car les exploitants remettent aux visiteurs un plan tenant dans un mouchoir de poche sur lequel il est virtuellement impossible de reconnaître son chemin (échelle : 1 cm pour 200 m, police de caractère : euh... 3 pt ?).

L'un des clous de ce parc est la roseraie, avec ses plus de dix mille roses. Ces dernières, au demeurant, sont loin d'être toutes roses, ainsi que vous le montre le cliché ci-dessus. Cette partie du jardin n'est toutefois pas ma préférée (bien que les roses soient splendides), car les roseraies se ressemblent et celle du Parc de la Tête d'Or à Lyon n'est pas si différente.

De temps à autre, au détour d'une allée, il est possible d'apercevoir des pavillons de style traditionnel, généralement investis par une foule nombreuse à la recherche d'ombre et d'un endroit où s'asseoir. Ce n'est pas réellement le lieu rêvé pour se sentir au calme, mais n'oublions pas que nous sommes à Shanghai, et que la présence de cette oasis de fraîcheur au beau milieu de cette ville tentaculaire est tout simplement bluffante (désolé pour cet anglicisme).

Il arrive toutefois que par miracle on puisse échapper quelques instants à la cohue ambiante. On peut alors se reposer dans un cadre délicatement odorant (ce que la photo rend plutôt mal). Le fait qu'il y ait autant de monde est dû naturellement au 1^er mai. Ce jour étant férié, nombre de familles se déplacent au parc avec leur enfant – qui n'a pas école, afin que tous puissent prendre ensemble un bain de foule et de verdure.

Le passage d'une zone à l'autre du jardin s'effectue au moyen de ponts, qui n'échappent pas à leur ornementation florale, ainsi qu'il est possible d'en juger par la photo ci-dessus.

Le parc recèle également nombre de petites expositions. Parmi celles-ci, il y a une présentation de tableaux mettant en concurrence peinture et végétaux, dans un style plus ou moins traditionnel.

Toutefois, ma partie préférée restera celle des bonsaïs. Là, sur une superficie impressionnante se côtoient des milliers de ces arbustes, amoureusement entretenus. Il s'agit là d'un travail colossal. L'attention requise pour permettre à ces petites merveilles d'être présentées au publique est très importante, d'autant plus que pour ne pas souffrir de la chaleur, ils ont besoin d'un arrosage fréquent. L'art du bonsaï vise à deux objectifs apparemment contradictoires. Le premier consiste à reproduire un arbre miniature, aussi proche que faire se peut de son modèle grandeur nature. Le second vise à donner à ces arbustes des formes harmonieusement distordues. Tout un défi...

Naturellement, rien ne résiste à la ferveur olympique, à l'image de cette barque, qui fait partie d'un ensemble beaucoup plus vaste consacré à cette thématique. Le remue-ménage autour des JO est quelque peu déboussolant pour moi, notamment de par le peu d'importance que j'attache à l'évènement lui-même (qui ne m'a jamais beaucoup passionné) et surtout de par la démonstration nationaliste réussie par les autorités chinoises autour de ce concept prétendument universel.

Enfin, je terminerai cette petite excursion par une réflexion sur le degré de respect des règles édictées par les peuples en général. La photo précédente montre – même si à première vue ce n'est pas évident, une zone clôturée autour de laquelle des panneaux très explicites (enfin, pour qui comprend le chinois) interdisent tout accès. Il est manifeste que ces instructions sont restées lettre mortes. Moi qui pensais que nous Français détenions la palme du non-respect des règles, je suis forcé d'admettre que les Chinois sont également plutôt doués en la matière.

Il reste de nombreux secteurs du parc que je n'ai pas couverts dans ce petit reportage photo, notamment le secteur des grandes serres tropicales ou encore celui des cactus. Si d'aventure vous passez par Shanghai, n'hésitez pas à faire un tour par ce jardin. Il y a beaucoup à y découvrir. Surtout au printemps.