Aujourd'hui, nous sommes bien décidés à visiter ce fameux musée du thé, qui semble se dérober à toutes nos tentatives ! Et la série semble continuer : lors de la correspondance vers le fameux bus qui nous y mène, une nouvelle dame nous suggère, une fois de plus, d'éviter ce musée "ennuyeux" et de pousser jusqu'au village, détaillant ensuite un itinéraire jusqu'à la Pagode des Six Harmonies au sud de la ville que ce détour par le village nous permettra d'effectuer. Nous commençons à mieux cerner ses motivations lorsqu'elle évoque la boutique de thé tenue par sa "maman", et en avons la confirmation lorsqu'elle abandonne en comprenant que nous n'avons pas pour projet d'acheter du thé aujourd'hui (en thé vert nous préférons tous deux le Biluochun au Longjing). Avec un sourire, nous voyons un peu plus loin une autre dame "suggérant" un itinéraire à un autre couple. Je pense que les commerçants du village ont vu l'ouverture du musée d'un mauvais œil, car susceptible de stopper les touristes avant qu'ils ne parviennent jusqu'à leurs boutiques. Sans compter qu'il est également possible d'acheter du thé dans la boutique du musée (thé hors de prix), sur la vente duquel ils ne touchent sans doute rien.
Nous ne regrettons pas notre visite du musée. Il est complet, explique bien les aspects culturels, liés aux habitudes de consommation à travers les âges, montre de nombreux ustensiles, les principaux thés chinois et les procédés de fabrication. Le tout est clair, avec des explications en anglais compréhensibles. Le parc est fort joli, même en hiver. Cerise sur le gâteau, il n'y a presque personne, soit que les rabatteuses du village ont du succès dans leur opération de diversion, soit que ce ne soit tout simplement pas la haute saison.
En revanche, il n'est pas question d'acheter ou de consommer du thé sur place : à 80 yuans la tasse de Longjing, nous préférons passer notre tour !
Une autre spécialité de la ville de Hangzhou, qu'elle a en commun avec Lyon, ma ville natale, c'est la production de soieries. Malheureusement, le musée qui y est consacré est actuellement fermé un an pour restauration. Dommage.
Nous attendons à nouveau (fort) longtemps le bus qui nous ramènera en ville. Bizarrement, il y a pleins de bus dans l'autre sens... à croire que le village est vraiment accueillant pour que les chauffeurs ne souhaitent pas en revenir !
Nous mangeons dans un restaurant du Xinjiang un 大盘鸡
Dans les toilettes du restaurant, des écriteaux indiquent avec aplomb qu'il est interdit de déféquer, car cela risquerait de boucher la plomberie ! De plus, comble de l'ironie dans un restaurant musulman où l'alcool est proscrit, on y trouve des publicités pour un service de chauffeurs pour le cas où l'on aurait trop bu pour conduire soi-même !
Après le repas, nous gagnons l'ancienne maison de Hu Xueyuan, un homme d'affaire et financier du 19e siècle, complètement ruiné sur la fin de sa vie, lorsque les notables locaux sur lesquels il avait basé son ascension l'ont entraîné dans leur chute. La ville de Hangzhou l'a récemment reconstruite à partir de ses restes et des photos d'époque, dépensant des millions dans l'opération.
Le résultat est à couper le souffle. Si le terrain n'est pas très grand, les savantes circonvolutions des couloirs et des jardins donnent une impression d'immensité. La reconstruction, contrairement à celle de la pagode Leifeng, est fidèle à l'esprit des constructions de l'époque, et les boiseries, notamment, sont magnifiques.
La visite achevée, nous reprenons le métro pour l'immense gare de Hangzhou Est, d'où le TGV qui nous dépose à Danyang moins de 2h30 plus tard.
De la gare, un 黑车
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