Que faire lorsque l'on débarque à Hong-Kong avec un bébé, qu'il pleut des cordes et que les ami(e)s ne sont pas disponibles pour faire un tour de la ville ? Nous avons jeté notre dévolu sur Ocean Park (海洋公园
Le petit déjeuner à l'hôtel coûte 140 HKD par personne. Pour ce prix, nous y faisons naturellement honneur avec un zèle tout particulier :p ! C'est l'occasion de réaliser de beaux mélanges de cuisine chinoise et de menus typiques des grands hôtels internationaux (ces derniers comportant des viennoiseries française, des saucisses allemandes et du bacon anglais notamment...).
Nous souhaitons sortir acheter quelques produits indispensables pour L (couches, lait en poudre, etc.) mais nous réalisons bien vite que les magasins sont fermés. Il n'est que 9h, et Hong-Kong vit plus selon les habitudes européennes que selon celles, chinoises, des ouvertures de 6h le matin à 23h le soir ! Je remonte donc préparer L pour la journée, tandis que Q sort acheter quelques ponchos pour nous protéger de la pluie tels que ceux arborés par les touristes présents dans le hall de l'hôtel.
De la fenêtre de la chambre, je vois les tours à la lumière du jour. Comparé à la Chine, il y a bien peu de chantiers en cours, et ceux-ci paraissent prendre leur temps. On n'est clairement plus ici en période de surenchère dans la construction immobilière ; le manque de place doit certainement y contribuer. En examinant les façades, je note que toute la plomberie est bien souvent extérieure, les tuyaux serpentant le long des murs, visibles de tous. Il est vrai que la région ne connaissant pas le gel, ce placement doit quelque peu simplifier la maintenance (celle-ci doit cependant rester parfois un peu acrobatique, car sur certaines tours de 20-30 étages, les tuyaux ne sont pas toujours placés près des fenêtres).
Q revenue, nous habillons tant bien que mal L pour la pluie, et partons en famille, direction 海洋公园.
Réminiscence de la longue tutelle britannique, les bus de Hong-Kong sont quasiment tous à deux étages. La tarification est un peu subtile, et naturellement, nous réaliserons plus tard que nous avons trop payés ! Les trams sont encore plus amusants : eux-aussi à deux étages, très petits, ils sont tellement hauts et étroits qu'on se demande comment ils tiennent sur les rails dans les virages ou par vent de travers ! La circulation à Hong-Kong étant un cauchemar (embouteillages, rues étroites et compliquées, manque de places de parking, etc.), le réseau de transport public est très développé, et en pratique on peut l'emprunter pour se rendre un peu partout.
Je demande à Q de vérifier les arrêts – car je ne sais pas où on descend – mais ce sera le chauffeur qui nous fera signe ! Heureusement, car Q pensait que l'arrêt aurait pour nom celui du parc, et ne le trouvait à juste titre pas car de l'arrêt il nous faut marcher quelques minutes. Il tombe une pluie diluvienne.
À 海洋公园, en plus du grand aquarium, de ceux des hippocampes et autres habitants des fonds marins, on trouve des pandas géants, des pandas rouges, des singes, des oiseaux et même un pavillon dédié à la faune d'Amazonie. Le tout est présenté sous forme ludique. Je n'étais pas sûr que cette visite plaise malgré tout à L, qui est encore petit, mais il se révèlera conquis par les poissons ! Les pandas, en revanche, le laisseront indifférent : trop occupés à mâcher leur bambou, ils ne bougent pas assez pour capter son attention.
Avec ce temps pourri, il n'y a pas beaucoup de monde. Nous commençons par le grand aquarium, puis enchaînons sur les pandas. Le parc en compte 4, "offerts" lors du 10ème anniversaire de la rétrocession de Hong-Kong à la Chine (donc en 2007).
Un peu plus tard, nous assistons à une petite démonstration de dressage d'une otarie. L'animateur illustre la méthode utilisée en faisant effectuer des tours à un gamin volontaire moyennant des bonbons ! Il parle en anglais, mandarin et cantonais, mais son accent est si fort en anglais que je comprends mieux son mandarin ! Globalement, tous les locaux rencontrés à Hong-Kong au cours de notre séjour parlaient parfaitement le mandarin. Il nous est même arrivé dans des restaurants de passer par cette langue à défaut de succès avec celle de Shakespeare !
L'après-midi avançant, nous décidons de rentrer, d'autant que d’interminables files de visiteurs se pressent à l'entrée du parc. Même si cela semble incongru, surtout avec cette météo, nombre de visiteurs arrivent à cette heure déjà tardive !
Le retour en bus est épique. La faim tenaille le petit bonhomme, et nous avons toutes les peines du monde à contenir ses hurlements. Il faut dire que nous n'avons plus rien à lui donner et que le bus n'avance pas, englué dans les embouteillages.
En arrivant, nous profitons de ce que les magasins soient ouverts pour acheter une boite de lait en poudre. Ne connaissant aucune des marques présentes, Q hésite, et finit par jeter son dévolu sur la boite la plus chère, importée d'Irlande ! Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour son gamin, je vous jure ! C'est au moment de payer que ça se corse : la carte ICBC de Q n'a plus d'argent disponible. Bizarre... Tout en réfléchissant, nous payons en liquide. Cela n'a pas de sens : nous avions prévu large pour notre séjour, et n'avons normalement dépensé qu'un quart de notre budget tout au plus... À moins que... Satanée banque ! Tous nos paiements ont été directement débités sur le solde en RMB du compte et non sur celui, plus conséquent, disponible en dollars hong-kongais ! Toutes nos démarches à Danyang n'ont donc servi à rien, et pire : on s'est moqué de nous ! Il nous reste un peu de liquide sur nous et j'ai ma carte Visa avec moi (une précaution toujours utile, comme on peut le voir), mais nous l'avons mauvaise !
Pour nous consoler, comme c'est vendredi soir, et comme les deux amies de Q ne sont pas dispos (l'une travaille et l'autre n'est pas encore rentrée de sa journée à Canton), nous nourrissons L puis nous faisons un restaurant thaïlandais situé en face de l'hôtel. Nous prenons le menu pour deux, qui est "raisonnablement cher", et ne le regrettons pas : c'est bon et copieux.
Nous rentrons alors coucher L et mettre à sécher ce qui a été trempé par la pluie... c'est à dire à peu près tout !
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