Cet article fait partie de la série "Retour vers le futur".

Aujourd'hui, après avoir passé un certain temps à concevoir la barre de lien que vous pouvez voir sur le site, je suis sorti acheter une carte SIM avec un de mes colocataires. Mon objectif initial était bien entendu de mettre cette carte dans mon téléphone français, un excellent modèle, qui a encore de belles possibilités devant lui.

Seulement, on peut s'en douter, rien ne s'est passé comme je l'aurais souhaité. Après avoir choisi mon numéro parmi les trente numéros tous plus abominables les uns que les autres proposés aujourd'hui par China Mobile, j'ai essayé de mettre la carte dans mon portable. Celui-ci m'a demandé le code PIN, comme tout bon portable qui se respecte. Seulement, les Chinois n'utilisent pas de code pour protéger leurs cartes ! Donc, rien à rentrer. Le problème, c'est que ce sacré téléphone veut absolument 4 chiffres, sinon il ne veut pas aller plus loin. Après 3 essais, il se bloque et me demande poliment d'aller voir mon fournisseur d'accès.

Il faut savoir que la carte marche très bien dans le portable de mon colocataire. C'est encore un coup de Bouyghes Telecom, qui m'avait pourtant affirmé que le téléphone était débloqué et qu'il ne pouvait pas y avoir de problème pour y mettre une carte chinoise...

China Mobile est plein de gens compétents, et on me renvoie aussitôt vers le service après-vente, en me demandant de payer tout de suite pour quelque chose qui ne marche pas ! Je trouve ça un peu fort, mais j'obtempère. Au bureau de réparation des portables, on m'annonce tout miel qu'il est possible de faire quelque chose, moyennant 180 yuans ! Comme je n'ai pas de moyen de contacter Bouyghes Telecom, il faut bien que je trouve une solution... Il faut savoir qu'on trouve des téléphones à 300 yuans dans les magasins chinois (je ne parle pas des portables volés qui se vendent une bouchée de pain, parfois).

Finalement, comme je pense qu'avoir un portable acceptant les SMS en chinois peut être utile, je me décide à acheter un téléphone. Nous nous rendons dans un magasin où les portables sont un peu moins chers que si on les achète directement chez China Mobile. Je choisi un des moins chers. Je souhaite quand même quelque chose de pas trop moche, mais je n'ai pas vraiment le choix dans cette gamme de prix. J'ai l'impression de voir des répliques en plastique pour les enfants...

Je choisis un portable, je le paie (décidément, en Chine on paye avant d'avoir les choses !), et ils apportent la boîte avec les accessoires. Malgré un quart d'heure d'acharnement, la succession de trois vendeuses et le branchement du téléphone sur le secteur, pas moyen de le faire démarrer. La batterie est plus que morte (à mon avis, il n'y a pas que la batterie... merci Motorola !). Manque de pot, c'est le dernier exemplaire qu'ils ont de ce type. Ils me proposent alors un léger discount sur un autre modèle un peu plus cher. En tout, je vais avoir droit à un "cadeau" de 8 yuans, alors que je devrais payer une fois cette déduction comptée, douze yuans de plus que précédemment.

Le nouveau téléphone a beau être un peu plus cher, il est encore plus moche que le précédent (ce qui n'est pas peu dire), et me donne encore plus l'impression d'être un jouet. Il faut cinq bonnes minutes pour que la vendeuse arrive à le mettre en anglais, ce qui après coup ne m'étonne pas, parce que les menus sont vraiment mal conçus. Les icônes sont immondes (jaunes et rouges, peu contrastées et donc peu explicites), les fonds d'écran repoussants et le thème de couleur par défaut rouge sang. Heureusement que je vais pouvoir changer un peu ça (pas suffisamment à mon goût, malheureusement : j'ai toujours peur en le regardant).

Cette fois, la carte SIM fonctionne correctement. Je pourrai la recharger en achetant des cartes, n'importe où dans la rue. Je paye également 16 yuans d'office chaque mois pour ne pas avoir à payer d'argent lorsque l'on m'appelle (dans le cas général, celui qui émet et celui qui reçoit payent tous les deux). Si ce n'est pas rentable, je peux toujours le stopper.

Au moins, mon beau portable français pourra me servir de réveil, en attendant mon retour pour des vacances ou autre...

Commentaires rétrospectifs (22/01/2017)
  • Le choix d'un téléphone supportant le chinois s'est révélé important, dès lors qu'il a s'agit d'échanger des SMS avec mes camarades d'université, et au final – en dépit de tout ce que j'ai pu dire sur la laideur du téléphone – je n'ai pas regretté cet investissement, lourd pour moi à l'époque.
  • De retour en France deux ans plus tard, "mon beau téléphone" n'a jamais repris du service... Quand je suis parti, un téléphone servait avant tout à... téléphoner ! À mon retour, l'ère des smartphone était irréversiblement engagée, et après un téléphone de transition un peu plus évolué, je suis passé à un smartphone Android...