Premier tour du monde !

Retour en Chine pour les vacances ! Cette fois, cependant, la logistique est un peu particulière pour nous y rendre. En effet, MyScript ayant décidé quelques semaines avant le départ de m'envoyer une semaine et demie aux USA y épauler un client, c'est toute seule avec L que Q a effectué le trajet aller, à la date initialement prévue du 28 janvier. Un voyage éprouvant pour elle, enceinte de 5 mois et seule avec un petit bonhomme heureusement plutôt sage au regard des circonstances. Nous pouvons également remercier MyScript, qui pour accompagner au mieux cette situation, a offert à Q le taxi pour l'aéroport ainsi qu'une entrée dans un "lounge" à Amsterdam pour qu'elle puisse y attendre assise et au calme sa correspondance. Pour ce qui est de l'arrivée à Shanghai et son transfert à Danyang (la partie du voyage qui nous stressait le plus), elle a pu compter sur ses parents, venus la chercher à l'aéroport, et qui se sont bien occupés de L pendant les (trop nombreuses) heures passées dans la voiture.

De mon côté, à l'issue de ma mission aux États-Unis, j'ai profité d'être sur la côte Ouest pour reprendre directement l'avion pour Shanghai. Cela signifie qu'une fois le séjour achevé, avec le retour en France, j'achèverai également mon tout premier tour du monde ! (pour être honnête, je m'étais dit que s'il devait m'arriver un jour de faire le tour de la Terre, ce serait plus touristique, avec des plages polynésiennes et des colliers de fleurs !).

Parti de bonne heure le 29, je suis arrivé en début de soirée à Shanghai, éreinté et perturbé par les 16h de décalage horaire ! Pas de souci pour la navette, qui de Pudong me dépose 50 minutes plus tard à l'aéroport de Hongqiao, si ce n'est que je lutte très fort contre l'endormissement ! J'essaie de récupérer au guichet de la gare mes billets pour Danyang le lendemain. Fort heureusement, d'ailleurs, car c'est un échec : pour retirer ces billets achetés sur Internet, il faut le numéro de la commande, numéro que Q ne m'a pas communiqué... Étrange tout de même que le numéro du passeport ne soit pas suffisant pour retrouver le dossier... Sans doute s'agit-il là d'une sécurité, à la "two-factor authentication".

Par chance, suite à mon séjour aux US, j'ai activé l'option internationale de mon forfait téléphonique. Je peux donc envoyer un SMS à Q (à 0,95€ tout de même, donc il ne faut aps abuser des bonnes choses !) pour lui réclamer le nouveau sésame. Elle me répondra trop tard (le dernier guichet ferme 7 minutes après mon SMS), mais cela me permettra de récupérer tranquillement mon billet le lendemain matin, sans nouvelle déconvenue.

Je gagne rapidement mon hôtel à l'aéroport de Hongqiao, à proximité, où je m'écroule sur le lit.

Décalage horaire oblige, la nuit a été courte et mauvaise. J'avale à la hâte un léger petit déjeuner (je suis sensé manger avec Q en arrivant à Danyang) et retourne à la gare récupérer mes billets et prendre le train. Lever 5h, petit déjeuner 6h, train 7h... Je vais avoir besoin d'une sieste cet après-midi.

Ce qui frappe depuis le train, c'est cette brume, ce wumai, qui enveloppe tout d'un linceul sale et étouffant. L'air a cette "odeur" caractéristique des villes chinoises et les yeux piquent un peu.

Lorsque j'arrive à Danyang, Q est là pour m'accueillir avec G et W, nos amis pékinois, qui sont venus passer le week-end avec nous. L n'est pas encore réveillé, et donc Q ne l'a pas amené. Ensemble, nous allons dans un restaurant du centre déguster la spécialité : 包子 bao1zi au jaune de crabe et pâtes avec une sorte de jambon local. Si ce buibui ne paie pas de mine, il était beaucoup plus prisé une vingtaine d'années plus tôt avant des ennuis, probablement financiers, qui l'ont laissé l'ombre de lui-même... Les baozi sont toujours excellents, cependant, et nous y mangeons en général une fois à chaque voyage.

Nous laissons nos amis, que nous reverrons à midi, et nous rendons chez les parents de Q, où je peux enfin revoir mon petit L. Sachant que nous ne nous sommes pas vus depuis plus d'une semaine et demie, le petit bonhomme est aux anges !

À midi, nous mangeons avec nos amis dans un restaurant de 川菜 chuan1cai4, c'est à dire de cuisine du Sichuan. C'est plutôt bon, et pas trop cher (environ 150 元 pour 7 plats environ). Nous les accompagnons ensuite se faire faire des lunettes dans le magasin où, 2 ans plus tôt, j'ai fait faire les miennes. Et c'est à ce moment là que la neige commence à tomber, en large flocons duveteux. Bientôt, la ville entière se couvre de blanc, telle d'un coton qui étoufferait les bruits. La vie semble ralentir... et ce n'est pas pour me déplaire : il n'y a rien de plus agréable que la neige qui tombe lorsque l'on est en vacance et non-contraint par le temps. Le plus surprenant, c'est qu'il neige rarement dans le Jiangsu, et que cela semble se produire à chaque fois que nous venons !

Côté météo, il faut tout de même souligner que nous avons de la chance. S'il neige aujourd'hui, gèle la nuit et si la température au plus chaud de la journée monte à 3°C, il faisait -10°C la semaine dernière ! Les parents de Q, comme tous les habitants du sud du Yangzi, ne sont pas éligibles au chauffage urbain. Cette année, pour éviter que L ne soit congelé, nous utilisons épisodiquement la clim de l'une des pièces de la maison. C'est agréable (même si la doudoune reste de rigueur) car les journées passées à se cailler en 2010 restent gravées dans ma mémoire. C'est aussi désastreux écologiquement : l'isolation est inexistante, et la température chute à nouveau très vite une fois la clim éteinte...

La grand-mère maternelle de Q est là pour quelques jours. Ce soir, c'est 馄饨 hun2tun2, de petits raviolis à la soupe, souvent consommés dans la région. L adore. Je suis si fatigué que je suis incapable de lui lire son histoire habituelle : à 19h, je ronfle comme un sonneur !