C'est le branle-bas de combat : tout doit tenir dans les valises ! La femme du cousin de Q nous conduit à la gare ; elle qui n'avait pas repris le volant depuis la naissance de sa fille se rattrape depuis que nous sommes là ! Notre TGV part à l'heure de Danyang et arrive vers 11h à Hongqiao. Nous nous rendrons à Singapour va Canton, et ce premier vol est donc un vol domestique, qui part du Terminal 2, là où se trouve la gare ferroviaire. Pratique, comparé à l'année dernière : pas de navette à prendre !

D'emblée, nous voyons un problème : notre vol vers Canton, prévu pour 13h45, est indiqué avec un retard d'une heure. Nous interrogeons les employés, qui se veulent rassurants mais indiquent que pour notre correspondance vers Singapour, il faudra voir sur place. Génial. Nous effectuons le check-in des bagages, avalons à la hâte un peu de nourriture et passons le contrôle de sécurité. Entretemps, le retard d'une heure s'est mué en retard "indéterminé"...

Les heures passent. Chaque message diffusé dans le terminal nous indique que l'heure du départ "ne peut pas être déterminé"... Nous apprenons que le temps est exécrable à Canton et que l'aéroport y est paralysé. Un vol a décollé de Hongqiao et a tourné longtemps dans les airs autour de sa destination avant de pouvoir se poser. Les autres (au rythme d'un vol toutes les deux heures) s'empilent dans la liste des retards. Les 3/4 des portes d'embarquement changent du fait d'avions non-partis ou sensés arriver à des portes non libérées. Une partie des vols est annulée... mais toujours rien pour nous. Un couple de Colombiens, qui doit partir sur le même vol, a du mal à saisir la situation. Il faut dire qu'ils ne parlent pas anglais du tout, et que ma tentative de les renseigner n'est pas des plus efficaces : mon espagnol est plus que rouillé.

Lorsque l'on voit le personnel de l'aéroport amener biscuits et boissons, on se dit que c'est plutôt mauvais signe. Q décide d'aller aux nouvelles, parce qu'il est 17h et que nous savons depuis longtemps qu'il est illusoire d'envisager arriver à Singapour aujourd'hui, d'autant que les trois vols précédant le notre (le premier initialement prévu à 11h45) n'ont pas encore décollé ! Elle doit sortir du terminal pour avoir une meilleure vision, car le staff ici n'a accès qu'aux informations sur les vols intérieurs. Elle récupère nos 3 passeports et boarding passes. Tandis qu'elle s'éclipse, je réalise que L et moi sommes coincés dans le terminal, sans papier. Que va-t-il se passer s'ils annulent le vol et que Q ne peut pas revenir nous chercher ?

L commence à devenir difficile à tenir, veut sa maman, et je n'ai aucun moyen de contacter Q ni de savoir ce qu'elle fait. J'alterne entre la porte d'embarquement et la sortie, laissant traîner une oreille attentive aux messages d'annonce, des fois que... Finalement, elle revient. Soulagement.

Q a la confirmation que notre vol sera probablement remis au lendemain (scénario semblable aux derniers jours, où les matinées ont concentré les vols qui n'avaient pu partir la veille). Cela ne nous garantit pas de pouvoir ensuite partir pour Singapour, et nous perdrons au minimum une journée sur place. À quoi bon aller là-bas pour une journée et demie de visite ?

Autre information, plus intéressante celle-là, il y a un vol qui part à 23h50 de Pudong, l'autre aéroport de Shanghai, directement pour Singapour, par China Eastern. Par contre, impossible d'acheter des billets à l'aéroport : il faut le faire en ligne ! Pratique lorsque l'on ne dispose que du pauvre wifi public de l'aéroport, qui saute sans cesse, et auquel on ne peut confier la sécurité d'un paiement ! Et ces machines téléphoniques à pièce ? Si nous les utilisions pour contacter notre ami G à Pékin pour qu'il nous dépanne ? Malheureusement, la machine nous avale 2 yuans sans que nous ne parvenions à établir la moindre communication !

Finalement, nous sortons dans le hall, trouvons l'endroit où le wifi est le moins médiocre (curieusement au fond du hall, vers les lounges VIP ;) ), et contactons G via Weixin, qui achète le nouveau vol pour nous. Nous retournons alors au comptoir annuler celui qui ne partira pas, et tentons de récupérer nos bagages, pour lesquelles on nous annonce qu'il faudra entre 30 minutes et 1h de recherche !

Heureusement, vers 19h30 (la fourchette basse), les bagages sont enfin là. Après un peu d'errance à la recherche de la navette (et le passage bien involontaire par une rampe d'accès normalement réservée aux cas d'incendie), nous montons enfin dans le bus, direction Pudong. Il est 20h, ce n'est pas l'heure de pointe, et ça roule plutôt bien. Soudain, le but s'arrête net à un refuge du terre-plein central, au beau milieu de l'autoroute. Serait-ce une panne ? Non, le chauffeur fait descendre un ami, tout simplement ! Décidément, on n'aura tout vu aujourd'hui !

Arrivé à Pudong, le deuxième check-in se passe sans encombre. Heureusement que G a pu batailler par téléphone pour ajouter le billet enfant de L (on ne peut bien sûr ni l'acheter à l'aéroport, ni en ligne avec les billets normaux) ! Nous mangeons dans un restaurant coréen de l'aéroport un plat de légumes, riz et viandes placés dans une casserole brûlante, et L nous étonne par son appétit.

Enfin nous décollons pour Singapour ! Il est 23h50. Quelle journée ! L aura été étonnamment sage, surtout en étant resté aussi longtemps sans rien de bien intéressant à faire... Pour le remercier, nous lui offrons un joli panda en peluche, qui deviendra rapidement son nouvel meilleur ami, juste derrière Doudou (évidemment !).