La grande nouveauté, aujourd'hui, c'est le durian (榴莲 liu2lian2). Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'un fruit principalement consommé en Asie du Sud-Est à l'odeur très caractéristique. On lui prête la réputation d'être soit adoré, soit détesté. Il est vrai que pour ceux qui y sont sensibles (et ils sont nombreux), l'odeur peut être difficile à supporter, à tel point que le fruit est interdit dans les transports en commun (métro, bus, avion) de certains pays où il est fréquemment consommé, tel Singapour.

Jusqu'à présent, je n'avais jamais mangé de durian autrement que sous des formes dérivées (bonbons, chocolats, etc.) sans oser goûter au fruit lui-même, intimidé par sa réputation. Dernièrement, je me suis pris à le regretter, me disant que si je n'aimais pas, ce ne serait que dix secondes désagréables, et que j'aurais tort de me priver de quelque-chose de bon dans le cas contraire. J'ai décidé de franchir le pas en tombant presque part hasard sur un article de blog d'une française établie à Nankin.

Avec Q, que j'avais mis au courant de mon projet et qui n'avait jamais goûté non plus, nous avions repéré un vendeur de fruit qui, à l'odeur, vendait forcément du durian, et nous avons à nouveau enfourché nos vélos et bravé la circulation de Danyang pour nous y rendre.

Disons-le tout de suite, le durian, ce n'est pas donné : 25,6 ¥ le kilo, et même 96 ¥ le kilo pour la chair seule (respectivement 3 et 12 €). La raison principale est qu'il s'agit d'un fruit importé, l'essentiel de la production mondiale s'effectuant en Thaïlande, Indonésie et Malaisie (les quantités produites en Chine sont très restreintes).

Pour ce prix, et comme il ne s'agissait que de goûter, nous n'avons acheté que 200g de chair. La vendeuse a été très commerçante et nous a aidé à en choisir un qui ne soit ni trop mûr, ni pas assez. Le fruit se compose d'une coque ornée de piquants (la vendeuse s'est même blessée avec), dans lequel des cavités contiennent une chair tendre et crémeuse, laquelle entoure à son tour une graine rougeâtre. Après avoir écarté de la chair trop sèche (pas assez mûre) ou un peu abîmée, la vendeuse est allée ouvrir un autre durian, dont l'état était plus convainquant.

Durians
Des durians
Durian ouvert
Le fruit ouvert montre les cavités accueillant la "chair".
Chair de durian
La chair du durian proprement dite.

Rentrés chez les parents de Q, nous avons laissé la barquette dans la pièce où joue L car le père de Q ne supporte pas l'odeur du fruit !

Nous l'avons mangé après le repas. Le goût est moins fort que l'odeur, qui a tendance à fondre dans la bouche jusqu'à plus ou moins disparaître. Le durian est très crémeux, et on s'en met plein les doigts. Au final, Q et moi sommes du même avis : ce n'est pas mauvais, mais pas excellent non plus. Vu son prix élevé, nous préférons largement des fruits comme les fraises, d'un rapport goût/prix nettement plus intéressant !

T et le durian
J'ai une preuve !