Cet article fait partie de la série "Retour vers le futur".

Bon, je vais essayer de me souvenir que je possède un blog et donner un peu de mes nouvelles. Je suis actuellement dans ma thèse, qui m'occupe beaucoup, et qui consiste (en très très abrégé) à créer un moteur de recherche pour un type particulier de fichiers. Je ne fais pas grand chose d'autre, et je suis impatient de pouvoir rentrer en France afin de voir ma chérie et ma famille. Si vous avec l'écho d'une offre d'emploi en CDI sur Nantes dans le domaine informatique (programmation, IT...), je suis prêt à l'examiner, n'hésitez pas à m'en faire part.

Samedi dernier, je me suis rendu à la cérémonie de remise de diplômes des Masters de la promotion me précédant, dans laquelle je compte plusieurs amis et "camarades" de laboratoire. La cérémonie elle-même avait lieu dans le stade couvert du campus, une immense salle de type terrain de basket, qui ferait peut-être même de l'ombre à l'Astroballe (à confirmer toutefois, je ne suis jamais rentré dans l'Astroballe). Il faut dire qu'environ 6000 diplômés étaient concernés. Contrairement à ce qui se fait en France, les parents viennent rarement, ce qui fait que les diplômés représentaient la grande majorité des personnes présentes. Parmi les raisons expliquant cette désaffection des parents, on peut citer la taille du pays (certains étudiants viennent de très loin) et le fait que ce n'est tout simplement pas la coutume.

Les diplômés étaient habillés en costume de type américain (habillés en pingouin, comme je me plais à le dire), avec une cape bleue, une écharpe de soie à bordure jaune et un chapeau à la partie supérieure carrée. Je sais qu'il y a eu des réactions en Chine contre cette pratique directement importée des États-Unis, et qu'une alternative plus respectueuse des traditions chinoises était dans les cartons. Apparemment, cette alternative ne s'est pas encore concrétisée. Par contre, il est évident que les traditions chinoises en matière de diplômes sont fort anciennes, le système chinois étant l'un des premiers au monde à autoriser un accès aux postes administratifs par concours, et donc basés sur le mérite plutôt que sur le rang social. En pratique cependant, seuls les riches sachant lire et écrire, la justice du système n'était pas parfaite. Il n'empêche, on aurait eu bien du mal à imaginer ça en France sous l'Ancien Régime, par exemple, pourtant beaucoup plus récent.

Mais où vont-ils tous ?
Mais où vont-ils donc tous, habillés comme ça ?

La cérémonie a commencé en début d'après-midi, par un film assez amusant présenté sur un écran géant. Il semble conçu pour mettre l'accent sur les bons aspects de la scolarité dorénavant achevé, en vantant en partie l'école, mais en digressant par exemple en montrant les chats du campus attendant patiemment devant la porte de la cantine. Cette vidéo a été suivie par l'hymne national (un peu surprenant pour une remise de diplômes d'un point de vue français, mais normal d'un point de vue chinois). Comme on arrêtait pas de se lever et de s’asseoir, ça me faisait un peu penser à une messe de grande envergure. Pour ce qui est des paroles de l'hymne chinois (la Marche des Volontaires), il faudra sans doute un jour que je pense à apprendre les paroles...

Installation
Tout le monde s'installe...
Prêts
Ça y est, chacun a trouvé sa place !
Les nouveaux docteurs
Ces rangs en rouge sont ceux des nouveaux docteurs, l'océan de bleu correspond aux masters

Une douzaine de personnes aux robes rouge et or sont alors venues sur l'estrade, ont été longuement louées et présentées, ont fait quelques discours que je n'ai pas compris et la remise des diplômes proprement dite a commencé. Appeler 6000 étudiants n'est pas une chose que l'on fait en cinq minutes, et cela s'est fait un peu à la chaîne, par groupe de dix. Poignée de main, les étudiants reçoivent leur diplôme, les officiants changent la place du petit pompon présent sur leur chapeau, les font pivoter, photo et... aux suivants. L'ensemble de la chorégraphie dure une vingtaine de secondes tout au plus, durant lesquelles deux annonceurs se relaient pour lire les noms des heureux élus. En voyant ça (et j'admets qu'on peut difficilement faire différemment avec autant de monde), je me suis dit qu'après une après-midi comme celle-ci, les officiants devaient refaire les même gestes en rêve toute la nuit, un peu comme Charlie Chaplin dans Les Temps Modernes...

Les professeurs
Ces dix officiants vont remettre les diplômes

La musique jouée durant cet évènement était très surprenante, en revanche : si l'on y trouvait un peu de musique chinoise, un peu de musique un peu plus symphonique, le clou a quand même été le générique de la Guerre des Étoiles, qui est bien passé en tout une dizaine de fois. A la réflexion, le genre pouvait correspondre, mais connaissant les films, j'ai eu la sensation d'un processus un peu martial.

Guoquan
Mon bon ami Guoquan est diplômé aujourd'hui !
Devant notre université
Devant "notre" université