Cet article fait partie de la série "Retour vers le futur".

Ce mardi, j'ai récupéré mon passeport, accompagné de mon resident permit (ma carte de séjour à la chinoise). Je suis impressionné par la rapidité de l'administration chinoise. Depuis le moment où j'ai entamé la procédure par ma visite médicale, il s'est tout juste écoulé deux semaines ! Ce délai est à rapprocher des 6 mois ayant été nécessaires à l'administration française pour faire de même avec mes amis chinois. C'est d'autant plus flagrant que mon titre de séjour est valable deux ans, alors qu'eux vont devoir le renouveler pour l'année prochaine. J'ai même pu me faire livrer le passeport directement chez Air Liquide, au lieu de devoir me rendre sur place.

Je tire donc bien bas mon chapeau aux fonctionnaires Chinois sur ce coup-là.

Le soir, un colocataire m'a fait goûter d'un plat typique de sa ville natale, préparé avec des ingrédients qu'il a ramenés de son week-end là-bas, et que selon lui on ne trouve pas à Shanghai. Il y a des sortes de pâtes qui ressemblent vaguement à des spätzle, ainsi qu'un sac de piments. Le résultat est délicieux, mais le goût est malheureusement bien vite caché par le piment. C'est de la dynamite ! À noter qu'il a avoué lui-même avoir été très généreux avec le piment, et avoir du mal à finir.

Aujourd'hui, je suis allé dans un restaurant japonais avec une trentaine de collègues, dont cinq Français, parmi lesquels le grand patron. Il s'agissait d'une journée d'adieu (payée par la boîte) pour deux stagiaires de HEC rentrant en France effectuer leur dernière année et une employée chinoise qui intégrera la même école.

Les Français se sont bien entendu montrés fidèle à leur réputation, en arrivant avec une bonne demi-heure de retard (le patron est même arrivé plus tard, et comme c'est lui qui payait, sa venue était plus que nécessaire :p !). Nous avons ingurgité une quantité phénoménale de nourriture. J'ai rarement vu autant de choses à manger à la fois. La table était immense et littéralement couverte de plats de toutes sortes (salade, poissons grillés, brochettes, viandes diverses, sushis, etc...). Les employés du restaurant en amenaient sans cesse de nouveaux, alors même que nous n'avions fait qu'entamer ce qu'il y avait.

Le plus étonnant, c'est que le repas a débuté à 7h30, s'est fini vers 8h00, et qu'une heure et demi a suffit pour porter une quantité astronomique de toasts. Certains étaient sérieusement amochés après cette occupation. Les toasts sont une quasi-obligation, et tous les prétextes sont bons pour y avoir recours. Je me suis contenté de thé et d'orangina, ce qui ne les a pas offusqués, heureusement.

Les Français ont bien entendu mis l'ambiance, avec un certain nombre de chants que je ne connais que trop bien de l'EMN (tous sont originaire de grandes écoles), avec quelques rajouts spécialement dirigés contre les ingénieurs de la part de ceux de HEC (j'ai appris récemment que se moquer des ingénieurs est une des occupation favorite des étudiants en école de commerce), auxquels l'autre moitié des expatriés issue d'école d'ingénieurs a naturellement répondu avec véhémence.

À 21h15, c'était fini. Les Chinois avaient passé une bonne et longue soirée et souhaitaient tout naturellement pouvoir rentrer chez eux afin de se coucher avant 22h. Comme cela ne me dérangeais pas vraiment, j'ai suivi le mouvement, laissant les autres Français et 4 ou 5 Chinois aller au karaoké (un des loisirs préférés des Chinois, bien qu'ils le pratiquent rarement en soirée).

J'ai été un peu surpris, car en France, on en serait encore à l'apéritif !

En rentrant, j'ai pu constater qu'une rue chinoise à presque 22h comporte autant de monde qu'une rue française en heure de pointe, que les ouvriers des chantiers travaillent encore, que les magasins sont ouverts (ce n'est pas le cas des banques, qui ont des horaires qui ressemblent à se méprendre à ceux des banques françaises) et que le métro est bondé.

Je note que pour la seconde fois depuis que je suis à Shanghai (plus de 2 mois maintenant) une voiture tournant et coupant mon passage piéton (alors que le feu est vert pour moi) m'a laissé passé ! J'en étais tellement surpris, que je n'ai presque pas osé traverser !