Cet article fait partie de la série "Retour vers le futur".

Je crois que s'il existe une tracasserie universellement répandue à travers le monde, c'est bien celle qui est liée à l'administration ! En réalité, je suis plutôt mauvaise langue. Ce matin, je me suis rendu au commissariat de police de mon domicile pour y remplir un formulaire, et ça s'est plutôt bien passé.

Plantons le décor. La loi chinoise – très stricte en la matière, mais je ne le savais pas – stipule que tout étranger désirant séjourner un certain temps sur le territoire doit remplir un formulaire dit de "temporary residence". En réalité, cela va me servir parce que je reste plus que trois mois, afin de pouvoir prolonger mon visa pour le mois d'août sans devoir faire une escapade à Hong-Kong (ce qui me coûterait la bagatelle d'un mois de salaire pour un week-end dans un coin où il n'y a pas grand chose à voir). Ce formulaire (que Val a rempli à son arrivée) n'a apparemment pas beaucoup d'autre utilité pour le commun des mortels, et s'apparente plutôt à un moyen pour la police chinoise de savoir où elle peut nous trouver en cas de besoin. Pour moi, c'est plus important, parce que je vais étudier en Chine, et que je vais devoir obtenir une réelle carte de résident (analogue à notre titre de séjour). Normalement, ce formulaire doit être rempli dans les 24 heures suivant l'arrivée en Chine, avec un papier de son propriétaire prouvant que l'on habite bien là où on le prétend.

Autant le dire tout de suite, en admettant que j'aie pu savoir à ce moment-là qu'il était nécessaire de faire ce papier, je n'aurais pas pu remplir cette obligation, du fait de mon séjour à l'hôtel. La loi est parfois d'une logique...

Donc ce matin, après deux tentatives avortées, je me rends au commissariat avec le propriétaire, en manquant donc une partie du boulot (j'ai dû le faire sans avoir la réponse de ma chef qui ne lit pas ses mails le week-end). J'étais très stressé par le retard (plus d'un mois) que j'avais peu à peu accumulé. L'attitude de mon propriétaire n'a rien arrangé. Je pense qu'il n'est pas très en règle, d'un point de vue légal (et surtout fiscal, à mon avis). Il ne voulait pas que je dise l'avoir payé, et souhaitait que je prétende qu'il me prêtait mon logement à titre gracieux (moi, je trouve que ses grâces sont un peu chères, mais bon...).

On arrive sur place. Le policier de service prends les papiers et demande à en avoir des photocopies. Le propriétaire, qui avait déjà mis trois plombes avant de comprendre que je souhaitais me rendre au commissariat et non ailleurs, n'avait bien évidemment rien préparé de tel. Il a donc dû aller les faire pendant que je patientais sur place. Le policier était relativement de bonne humeur vis-à-vis de moi, parce que j'avais prévu le coup et fait des photocopies de mes papiers avant.

Au départ, je pensais devoir payer une amende pour le retard, mais le policier a fait preuve de mansuétude, eût égard au fait que j'étais à l'hôtel avant. Je n'ai pas trop insisté sur la durée que j'y avais passé, parce que je n'ai pas réfléchi à ça sur le moment, et après coup, je me dis que c'était sans doute la meilleure des choses à faire.

Finalement, tout est fini en cinq minutes après le retour du propriétaire. Le policier a même poussé la gentillesse jusqu'à remplir lui même l'ensemble du formulaire. C'est la première fois que je vois ça. J'arrive chez Air Liquide avec 1h30 de retard. J'ai confirmation que c'est bien le papier dont ils avaient besoin pour mon visa. Chic !